L’office de la Protection du Citoyen (OPC), institution
nationale chargée de la promotion et de la défense des droits humains , a adressé une
correspondance urgente au Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé ce mercredi 3 décembre
2025 afin de l’alerter sur la situation alarmante qui ravage actuellement le
département de l’Artibonite. l’OPC
sollicite l’implication directe du chef du gouvernement pour faire face à une
dégradation sans précédent du climat sécuritaire.
Depuis plusieurs semaines, des zones telles que Saint-Marc,
Montrouis et Pont-Sondé sont plongées dans un désordre profond. Des groupes
armés y imposent leur loi, multipliant les attaques contre les familles, les
enlèvements, les exécutions sommaires et diverses formes de violences,
notamment sexuelles. La population, abandonnée à elle-même, vit dans la peur
constante, incapable de trouver auprès des institutions publiques la protection
à laquelle elle a droit.
En tant que président du Conseil Supérieur de la Police
Nationale, le Premier ministre est appelé à agir conformément aux prérogatives
définies par l’article 12 de la loi du
20 novembre 1994 encadrant la Police nationale d’Haïti. L’OPC lui demande
expressément de mettre en œuvre des mesures exceptionnelles afin de restaurer
l’ordre, protéger les citoyens et rétablir la confiance au sein des communautés
touchées.
L’organisme de défense des droits humains signale également
un phénomène particulièrement préoccupant : la disparition mystérieuse de
nombreuses personnes dans la région. Les familles, qui multiplient les
démarches auprès des hôpitaux, des prisons et des commissariats locaux, restent
sans la moindre information. Cette absence de résultats nourrit des inquiétudes
grandissantes et alimente des témoignages faisant état d’un possible réseau
criminel lié au trafic d’organes humains. Si ces allégations ne sont pas
confirmées, l’OPC estime qu’elles requièrent une investigation sérieuse et
indépendante.
En s’appuyant sur l’article 7.12 de la loi régissant la PNH,
l’OPC demande au chef du gouvernement de donner des instructions claires aux
autorités compétentes pour lancer immédiatement une enquête approfondie. Selon
l’institution, seule une intervention rapide et rigoureuse permettra d’élucider
ces disparitions et de dissiper les rumeurs qui sèment la panique au sein de la
population.
Dans sa conclusion, l’OPC rappelle au Premier ministre sa
responsabilité fondamentale : garantir la sécurité de chaque citoyen, partout
sur le territoire. L’institution espère qu’une réponse diligente sera apportée
à ses préoccupations, au nom du respect des droits humains et du devoir de
protéger les communautés vulnérables.